Entrevue avec Simon Meloche Goulet, chef de la Cabane à tuque et participant au Tofu d’or 2019

 

Simon Meloche Goulet est le chef de la Cabane à tuque, l’une des premières cabanes à sucre végés, écologiques et biologiques du Québec. Il est aussi l’un des chefs qui participeront à l’anti-compétition culinaire du Tofu d’or le 25 avril prochain.

Ancien plombier et actuellement ouvrier maraîcher, Simon Meloche Goulet est l’instigateur de la Cabane à tuque, une cabane à sucre végane, locale et cuisinant des ingrédients biologiques. Puisqu’elle n’existait pas, il l’a tout simplement créée! Mais la Cabane à tuque, ce n’est pas qu’un resto. Il s’agit d’un projet à plusieurs facettes qui sert autant à rassembler les gens qu’à encourager les virages écologiques. Avec sa Cabane, il partage une bonne partie du mode de vie alternatif qu’il a bâti au fil des ans.

Pour les besoins de la cause, il est devenu cuisinier, serveur et acériculteur. Mais ce qui unit l’équipe de la Cabane, c’est une passion commune pour la bonne bouffe santé et un mode de vie simple en harmonie avec la terre. En dehors de la saison des sucres, chacun déploie son énergie dans le domaine de l’agriculture, de la transformation des aliments et de l’éducation.

 

Depuis quand es-tu chef?

Cela fait 3 ans que je suis chef de métier, mais je cuisine depuis mes 16 ans. J’ai ouvert la Cabane à tuque sans diplôme en cuisine, mais avec l’ambition de servir une nourriture pour le corps et l’âme. J’y suis allé avec mon bon sens, j’ai bâti ma propre expérience, mes propres recettes.

Quand et comment as-tu eu le déclic de cuisiner 100 % végétal?

Je suis végétarien depuis que l’âge de 16 ans. Enfant, j’étais asthmatique et souvent malade. Lorsque j’ai décidé d’arrêter de manger de la viande, j’ai commencé à me sentir plus en forme. Un voyage à vélo en solitaire a fini de me convaincre lorsque j’ai constaté la performance que je venais de réaliser. Depuis, je ne fais que rarement de l’asthme. J’en conclus que mon corps n’est simplement pas fait pour consommer de la viande, ça n’avait donc pas de sens pour moi d’en servir dans mon restaurant.

Les deux premières années d’exploitation, la Cabane à tuque servait un menu végétarien. À force d’accommoder de nombreux clients véganes, j’ai lentement transformé mon menu pour atteindre le 100 % végétal.

Pourquoi souhaites-tu participer au Tofu d’or?

Ayant bien saisi l’approche humoristique du Tofu d’or, j’ai rapidement embarqué dans cette aventure culinaire pour prouver que la cuisine végétale ne tourne pas uniquement autour du tofu blanc. Ça tombe bien, car je suis plus fan de tempeh, de légumineuses, de fermentations que de tofu. Je compte présenter certains de mes coups de cœurs gastronomiques, et notamment mon « Tempoeuf » avec légumes et champignons sauvages.

Peux-tu nous partager une citation qui te représente bien?

Même si j’apprécie toujours une bonne conversation, je ne suis pas vraiment militant dans l’âme. Je préfère prêcher par l’exemple, montrer qu’un autre monde est possible. C’est pourquoi ma cabane est végane, biologique et locale. J’ai souvent en tête cette citation de Gandhi : « Soit le changement que tu veux pour le monde ». 

Si tu étais un plat de tofu, lequel serais-tu?

Je vais tricher un peu en m’identifiant à du tempeh. Pour moi, c’est le tofu « next level ». Il a tous les avantages du tofu (une matière, une texture à travailler) mais en mieux, avec des bienfaits nutritionnels plus importants et un goût de noisette dont je ne me lasse jamais.