Tu déménages? C’est le moment opportun pour développer de nouvelles habitudes

Tu déménages? C’est le moment opportun pour développer de nouvelles habitudes

Par Anaïssia Franca

On le sait, le 1er juillet à Montréal est une journée de déménagement. Celles et ceux d’entres nous qui, par chance, ne déménagent pas cette année-là, ont toujours une petite pensée empathique pour les autres qui, sous un soleil de plomb, devront écoper les allers-retours entre maisonnées pour porter à bras nus laveuses, réfrigérateurs et autres « merveilles » technologiques.

Pour ma part, déménager vers une nouvelle maison, un nouveau quartier, et peut-être même une autre ville est un symbole de renouveau qui a grandement bénéficié à mes habitudes de vie personnelle. Les recherches sur le sujet des sciences comportementales des habitudes sont nombreuses. En préparant cet article, je suis tombée sur la psychologue Wendy Wood de l’Université de Californie du Sud qui explique que « les habitudes sont activées par des indices contextuels. Nous constatons que le changement d’habitude est plus facile lorsque les gens déménagent ou subissent une transition de vie qui change le contexte dans lesquels ils vivent¹ ».

Je suis bien d’accord avec elle puisque j’ai pu en bénéficier moi-même. Lorsque j’habitais en Colombie-Britannique, c’était assez facile de se passer de viande. Les restaurants de tout type offraient de nombreuses options végétariennes, et les allées froides des supermarchés dénombraient plusieurs marques de tofu de tout style. Cependant, j’étais une grande consommatrice de poisson frais, d’œufs et de produits laitiers. Au début de mon cheminement mental vers le véganisme, je pensais inhumain le traitement réservé aux animaux des fermes industrielles qui ne pouvaient pas vivre de manière naturelle la longue vie qui leur était destinée.

Puis, j’ai vu comme beaucoup d’entre nous un documentaire qui a tout changé, Cowspiracy. J’ai compris que je ne pourrais plus continuer de consommer des produits laitiers. Je me suis renseignée sur les souffrances infligées aux poules, aux poissons, et j’ai donc été mise devant le fait que mes actions jusqu’alors n’étaient pas suffisamment alignées avec la vérité profonde de ces animaux. J’ai donc pris ma décision de devenir végane.

Seulement voilà : je vivais toujours dans mon même microappartement à Victoria, passant devant mes mêmes restaurants préférés chaque jour – le burrito au saumon de Tacofino était mon plat préféré – , les mêmes rayons de supermarchés, mes amis non véganes autour et … cela s’est révélé plus difficile que prévu ! J’ai pu remarquer que changer ses habitudes alimentaires du jour au lendemain lorsque notre environnement lui, ne change pas, est très difficile. Lorsqu’on est au début de son cheminement vers le véganisme, le lien lait = souffrance animale n’est pas encore complètement constitué au fond de soi, et c’est donc plus difficile de se tenir au plan initial. 

En parallèle de cette histoire, je préparais mon déménagement vers l’autre bout du Canada : je parle de Montréal bien sûr ! Je me souviens de ce sentiment le jour où j’ai enfin mis les pieds sur l’île, un de mes rêves d’enfants. Que de nouveautés, d’opportunités, et de places à découvrir. Tout autour de moi avait changé, depuis les noms d’épicerie – quoi, Métro c’est une épicerie ?! – aux restaurants internationaux, aux marques de vêtements locales, mais aussi des petits cafés qui offraient toujours un choix d’alternatives végétaliennes. 

C’est ainsi que je puis dire, que depuis le jour où j’ai emménagé dans mon premier appartement à Montréal sur Côte-des-Neiges, je n’ai eu aucune difficulté à faire ma transition vers le véganisme. La raison étant qu’il est tellement plus facile de se créer de nouvelles habitudes de vie durables, plus alignées avec qui l’on est ou qui l’on veut être lorsque l’espace autour de soi change. J’ai vécu cette transition non pas comme une restriction, mais bel et bien comme une réorganisation de mes habitudes de vie face à un nouvel environnement.

Je t’encourage donc, si toi aussi tu viens de déménager et te poses ce même genre de questions à revisiter tes habitudes alimentaires. Cela marche aussi pour les modes de consommation, ta façon de te déplacer, ou la quantité de mouvement que tu veux instaurer dans ta vie. 

 

¹Source : https://gretchenrubin.com/2014/09/habit-change-is-easiest-when-people-move-house-or-undergo-some-life-transition/