Réflexions post-journée de la Terre

Réflexions post-journée de la Terre

PAR NICOLAS GIRARD-BISSONNETTE

Le 22 avril dernier a eu lieu la journée de la Terre. Impossible de l’avoir manquée. Pour la première fois depuis des mois, on a vu les actualités pandémiques, polémiques, de guerre en Ukraine… parsemées d’un peu de vert. C’était rafraîchissant de voir des images des quatre coins de notre belle planète. Mais beaucoup d’entre elles étaient entachées d’un avertissement impératif : les actions destructrices et systémiques que nous posons à travers nos gestes quotidiens, et l’inaction des gouvernements pour les empêcher menacent ces paysages.

Le GIEC nous l’a encore rappelé il y a quelques semaines. À travers des phrases phares telles qu’« Il faut arrêter de penser qu’en dessous du 1,5 °C, tout va bien. Il y a déjà des pertes et des dommages majeurs et chaque fraction de degré d’augmentation est dangereuse. On est déjà dans une situation, aujourd’hui, où les risques sont très élevés. » et « C’est maintenant ou jamais! ». Le message est toujours le même : il y a encore espoir d’éviter le pire, mais il faut agir maintenant. Pas dans un an ou deux : maintenant.

Tandis qu’en parallèle, chez les jeunes et les moins jeunes, un phénomène s’est accentué à un rythme diabolique dans les dernières années : l’éco anxiété. Qui aurait pu se douter que de voir notre seul habitat viable se détruire au gré des inondations, feux de forêts, pluies acides et déversements pétroliers, sans parler du réchauffement climatique, causerait chez presque une génération entière un stress quasi constant? Pas nos gouvernements et compagnies privées, c’est sûr. Mais alors que les appels à l’aide de la communauté scientifique et des jeunes semblent amorcer un changement au cœur même du problème, faire personnellement des petits pas, peu à peu, fait une réelle différence.

Adopter une alimentation végétale impacte grandement notre empreinte écologique. En effet, la BBC, la société de radiodiffusion britannique, a créé une calculatrice afin de savoir l’impact environnemental moyen de nombreux aliments. Pour avoir assez de protéines en une journée, il faut consommer deux ou trois portions par jour. Si vous faites le choix d’une protéine végétale tel que le tofu, cette consommation contribuera à émettre 116 kg de gaz à effets de serre dans l’atmosphère, soit l’équivalent de conduire 478 km en voiture à essence. Et pour ce qui est de l’eau, cela nécessitera 5 500 L soit l’équivalent de 84 douches. Pour obtenir la même quantité de protéines, la consommation de bœuf représente une émission de 5 641 kg de gaz à effet de serre rejetés dans l’atmosphère, soit l’équivalent de conduire 23 162 km en voiture à essence. C’est la même distance que faire Vancouver-Halifax, aller-retour, deux fois. Pour ce qui est de l’eau, cela nécessitera 825 000 L soit 12 600 douches, et l’espace nécessaire sera de 16 000 m2, donc à peu près 62 terrains de tennis. Manger de la viande, en particulier du bœuf, est horrible pour l’environnement.

Pour clore cet article, je vais donc reprendre les propos que j’ai aperçus vendredi à l’une des marches pour la journée de la Terre : « Sauver la planète OU manger des œufs, de la viande et du lait; fais ton choix! »