La viande et son impact environnemental

La viande et son impact environnemental

On se demande souvent quelles actions on peut faire au quotidien afin d’aider la planète. Si vous êtes végé, vous savez sans doute que vous faites déjà partie de la solution, mais en parler à votre entourage n’est pas toujours facile. Afin de vous aider dans vos interactions à venir, surtout dans le cadre du Jour de la Terre le 22 avril prochain, nous avons réuni les arguments dont vous aurez besoin pour convaincre vos collègues et vos proches de délaisser l’alimentation carnée. 

Les gaz à effet de serre

Bien que les grandes usines de production sont perçues par plusieurs comme une très grande source d’émission de gaz à effet de serre et de pollution, la production de bétail n’en est pas exclue. Celle-ci est responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre, ce qui est plus que ce que les voitures produisent (Les impacts de l’élevage sur l’environnement, 2006, p.1). D’après un rapport de la FAO, la production de bétail, c’est-à-dire des animaux d’élevage tels que le bœuf, le poulet, la vache, le porc, fait partie des causes principales des problèmes d’environnement les plus pressants, tels que le réchauffement de la planète, la dégradation des terres, la pollution de l’atmosphère et des eaux et la perte de biodiversité (Les impacts de l’élevage sur l’environnement, 2006, p.1).

Ainsi, le geste de réduire sa consommation de viande à grande échelle serait la quatrième mesure ayant le plus fort potentiel de réduire les GES qui sont la cause du réchauffement climatique planétaire (Espinoza, 2019, p.7). En comparant cette situation d’une façon plus concrète, un gramme de protéine de bœuf ou d’agneau produit 250 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’un gramme de protéine végétale (Espinoza, 2019, p.9).

La déforestation 

Bien que la production de viande produise beaucoup de GES, celle-ci est aussi responsable d’un énorme taux de déforestation. En effet, les fermes requièrent un bon nombre de matières premières pour le pâturage et l’expansion des parcours pour le bétail. Les conséquences en sont majeures : 70 % de terres boisées de l’Amazonie servent aujourd’hui de pâturages (Les impacts de l’élevage sur l’environnement, 2006, p.1). Cette déforestation menace plusieurs espèces en voie de disparition, sans oublier la diminution de CO2 émis dans l’atmosphère (Espinoza, 2019, p.14). Une recherche (Tilman et Clark) montre que la consommation de produits d’origine animale pourrait conduire à une déforestation moyenne de 540 millions d’hectares entre 2009 et 2050 (Espinoza, 2019, p.15). À l’opposé, si la population mondiale adopte une alimentation végétarienne, cela permettrait d’arrêter entièrement la déforestation (Espinoza, 2019, p.15).

La quantité d’eau utilisée

Une autre conséquence causée par l’agriculture d’élevage est la grande consommation d’eau utilisée et la pollution causée par celle-ci. Les fermes consomment plus de 8 % des utilisations humaines d’eau à l’échelle mondiale, essentiellement destinées à l’irrigation des cultures fourragères, c’est-à-dire la nourriture des animaux d’élevage (Les impacts de l’élevage sur l’environnement,2006,p.1). Pour produire 1 kilogramme de bœuf, les fermes ont besoin de 15 000 litres d’eau (Mekonnen, Hoekstra, 2012, p.409-410). Cependant, cela inclut l’eau de pluie (l’eau verte), l’eau douce des nappes phréatiques, des rivières (l’eau bleue), etc. Et l’eau nécessaire pour absorber les polluants générés lors de la production (l’eau grise). Ainsi, si on enlève la quantité d’eaux verte et grise qui représente en moyenne 90 % de l’eau utilisée, la production d’un kilogramme de bœuf demanderait 550 litres d’eau comparée à 228 litres d’eau pour 1 kilogramme de produits céréaliers, soit 58.54 % de moins (Mekonnen and Hoekstra, 2012, p.409). La différence est donc assez grande pour que les changements adoptés par les consommateurs fassent une différence au niveau des ressources d’eau. 

La pollution de l’eau

L’exploitation d’eau par les fermes d’élevage n’est pas la seule conséquence qu’elles apportent. Elles polluent aussi les eaux avec principalement les déchets animaux, les antibiotiques, les hormones, les produits chimiques des tanneries, les engrais et pesticides utilisés pour les cultures fourragères et les sédiments des pâturages érodés (Les impacts de l’élevage sur l’environnement, 2006, p.1). L’eutrophisation des eaux de surface fait partie d’une des principales formes de pollution associées à la gestion de fumier de l’élevage intensif (FAO, 2005). L’eutrophisation est définie comme « le phénomène de vieillissement des lacs, qui se caractérise par une augmentation de la productivité c’est-à-dire notamment par un accroissement des plantes aquatiques et des algues. C’est un phénomène naturel à l’échelle géologique, mais qui se trouve fortement accéléré par les matières nutritives et les sédiments apportés par diverses activités humaines » (L’eutrophisation ((vieillissement)) des lacs).

Les produits toxiques nommés précédemment s’écoulent donc dans les cours d’eau, endommageant les zones humides et les écosystèmes côtiers fragiles et alimentent les « proliférations » d’algues qui utilisent de l’oxygène dans l’eau, tuant ainsi les poissons et d’autres espèces aquatiques (FAO, 2005).

Ainsi, la consommation de produits animaux engendre de nombreux impacts sur l’environnement. La bonne nouvelle est que l’on peut agir 3 fois par jour dans son assiette!

 

Sources

L’eutrophisation (vieillissement) des lacs. RAPPEL : Experts-conseils en environnement et en gestion de l’eau. https://rappel.qc.ca/fiches-informatives/eutrophisation-des-lacs/ 

Espinoza, R. (2019). L’éléphant dans la pièce. Pour une approche économique de l’alimentation végétale et de la condition animale. Revue d’économie politique, 129, 287-324. 

Mekonnen, M. Hoekstra, A.(2012). A Global Assessment of the Water Footprint of Farm Animal Products. https://waterfootprint.org/media/downloads/Mekonnen-Hoekstra-2012-WaterFootprintFarmAnimalProducts.pdf 

(2005). Pollution from industrialized livestock production. FAO : Livestock Information, Sector Analysis and Policy Branch Animal Production and Health Division. http://www.fao.org/3/a0261e/a0261e.pdf 

(2006) .Les impacts de l’élevage sur l’environnement. Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture/Département de l’Agriculture et de la Protection des Consommateurs. http://www.fao.org/ag/fr/magazine/0612sp1.htm 

Crédits photo: Jo-Anne McArthur / We Animals

 

Par Justine Ménard