Entretien avec Liz White, Présidente du Parti pour la Protection des Animaux du Canada (Animal Protection Party of Canada)

Entretien avec Liz White, Présidente du Parti pour la Protection des Animaux du Canada (Animal Protection Party of Canada)

Le Parti pour la Protection des animaux du Canada est le premier parti politique en Amérique du Nord à défendre les intérêts de tous les animaux aux élections municipales, provinciales, et fédérales.

L’AVM a interviewé sa présidente, Liz White, pour en découvrir davantage sur ce nouvel acteur de la scène politique créé en 2005.

Pouvez-vous vous présenter en tant que leader de votre mouvement ? Depuis quand ce parti existe-t-il ?

Mon nom est Liz White. Je suis le leader et un membre fondateur du Parti pour la Protection des Animaux du Canada. Le Parti a été officiellement enregistré à Élections Canada en 2005. Je me suis présentée comme candidate unique aux élections de 2005/2006. Depuis lors, nous avons présenté plusieurs candidats aux élections fédérales de 2008, 2011 et 2015, ainsi qu’à plusieurs élections partielles.

Dans quel but ?

Comme le Parti des Animaux aux Pays-Bas, le Parti pour la Protection des Animaux ne fait pas passer les intérêts humains à court terme avant tous les autres intérêts de la planète. Nous nous engageons à changer le comportement humain afin de protéger tous les animaux et l’environnement.

Comme l’illustre le programme de notre parti, « Une vision pour l’Avenir », nous devons soulever des questions qui touchent également les humains et les non-humains, et lutter pour un changement réel. Nous devons changer le comportement humain afin de protéger les animaux et l’environnement.

L’état actuel et le destin de notre écosystème global sont principalement décidés par nos politiciens élus qui, par exemple, favorisent et subventionnent notre industrie agro-alimentaire, aujourd’hui considérée comme une des causes majeures affectant le réchauffement global et notre santé. Elle nous tue, nous et notre planète. Les politiciens n’ont pas fait et ne feront pas les bons choix pour protéger l’environnement et pour sauver les animaux, à moins qu’ils ne soient tenus de rendre des comptes pour leurs décisions. Le seul moment où cela peut être fait se situe durant les élections, quand ils cherchent à se faire réélire.

Combien êtes-vous ? Où êtes-vous représentés ?

Nous avons des membres, des défenseurs et des donateurs dans tout le Canada qui soutiennent notre programme. Celui-ci conteste le statu quo, expose l’exploitation environnementale et animale et propose des solutions à ces questions.

Quelles ont été vos réussites, jusqu’ici ? Qu’avez-vous réalisé ?

Nous n’avons élu et n’élirons vraisemblablement personne, à moins que nos gouvernements abandonnent le système électoral uninominal à un tour en faveur d’une représentation proportionnelle. Cependant, notre parti peut participer pleinement aux élections fédérales, soulevant les questions de la protection de l’environnement et de la protection animale,lesquelles ne seraient pas discutées si nous n’existions pas.  Nous pouvons faire des annonces nationales pendant l’élection au sujet de l’industrie agro-alimentaire et préconisant le mode de vie végétalien. Nous pouvons participer à tous les meetings de candidats et contester les programmes des députés et des partis en exercice. Nous espérons attirer des personnes qui garderont un oeil sur ce qui se passe dans leur propre circonscription et aideront à soulever les questions affectant les animaux et l’environnement.  Si nous pouvions construire ce mouvement à travers le Canada, nous pourrions catapulter celles-ci dans le domaine public.

Comment reliez-vous les trois questions de l’environnement, des animaux et de la société humaine ?

L’activité humaine ne peut pas être séparée de la protection et de la remise en valeur de l’environnement et des vies animales.  Les humains sont inextricablement liés par la biologie et par l’écologie à la vie non-humaine. Le mal fait aux êtres vivants non-humains nous nuit à tous, physiquement, émotionnellement, moralement et spirituellement.

Afin de se saisir de la question du réchauffement global et des conséquences catastrophiques que nous voyons maintenant dans le monde entier, nous, les humains, devons changer notre comportement.  Le rapport de l’ONU le plus récent a indiqué que nous devrions réduire nos émissions de gaz à effet de serre de moitié dans un délai de 12 à 20 années afin d’empêcher le monde de se réchauffer d’encore 2%.

Le rapport met en lumière un certain nombre de répercussions au changement climatique qui pourraient être évitées en limitant le réchauffement global à 1.5°C au lieu 2°C, ou plus. Par exemple, d’ici 2100, la hausse globale du niveau de la mer serait de 10 cm plus bas avec un réchauffement global de 1.5°C plutôt que de 2°C. La probabilité d’avoir un océan arctique exempt de glace de mer en été serait d’une fois par siècle avec le réchauffement global de

1.5°C, tandis qu’elle serait d’au moins une fois par décennie avec 2°C. Les récifs coraliens diminueraient de 70 à 90% avec un réchauffement global de 1.5°C, tandis que pratiquement tous (> 99%) seraient perdus avec 2°C.

Quels sont vos plans pour le futur ?

Notre tâche est de convaincre notre gouvernement de mettre en œuvre de vraies solutions au changement climatique. Par exemple, il nous faut convaincre le gouvernement fédéral de la nécessité de passer d’un régime omnivore à un régime végétalien, qui vient en aide à la fois aux animaux, à nous-mêmes et à la planète.  En outre, nous avons l’intention de lutter pour la représentation proportionnelle. La représentation proportionnelle est la clé au vrai changement politique au Canada. Aux Pays-Bas où s’exerce une représentation proportionnelle pure, le parti pour les animaux a fait des avancées électorales substantielles et a commencé à changer le débat sur la protection de l’environnement et celle des animaux.

Entre les élections, nous avons l’intention de soulever les questions concernant l’environnement et les animaux et de nous battre pour un vrai changement.

Qui est Mirella Colalillo ? Sera-t-elle candidate ?

Mirella dirige Anti-calèches défense coalition. Son organisation a mené le combat qui a finalement obligé le Conseil municipal de Montréal à accepter d’interdire les calèches d’ici fin 2019.  Elle a joué un rôle décisif dans cette immense victoire. Elle comprend le processus législatif et est de toute évidence douée pour remporter des victoires. Nous sommes très chanceux d’avoir Mirella comme candidate fédérale pour les prochaines élections.

Dans quel but ?

Nous avons encore à décider dans quelle circonscription elle se présentera.

Est-ce que cela a du sens d’avoir un si petit parti parmi d’autres, bien plus grands ?

Je dirai que les grands partis luttent pour le statu quo. Le statu quo ne fonctionne clairement pas pour les animaux et pour l’environnement, et finalement pour nous non plus.  Si j’étais une jeune personne, je serais très inquiète de ce que sera le monde dans 20 ou dans 30 ans.

Les petits partis soulèvent des questions auxquelles les grands partis préfèrent ne pas s’attaquer.  Les petits partis offrent des possibilités alternatives de vote à ceux qui en ont assez des partis dominants.

De petits partis comme le nôtre sont impliqués dans les mêmes problématiques tout au long des années séparant les élections, travaillant pour le changement qui nous bénéficiera à tous.

Écrit par Claude Samson.

L’opinion exprimée dans le cadre de cet article, est celle de son auteur et ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’Association végétarienne de Montréal.